Une belle rencontre pour nos BTS avec l’auteure polynésienne, Titaua Peu

Titaua Peu ou la vie quand même, et surtout !

Le jeudi 2 mars, les étudiant.e.s  des filières BTS Pi et Ci ont participé à une rencontre, au CDI,  avec l’auteure polynésienne, Titaua Peu, accompagnée de Maria Vial de l’association Rhizomes (http://www.rhizomes-dz.com/l-association-rhizomes).

Avec Mutismes, roman social et initiatique publié en 2003 et dont l’écriture a commencé à Paris, elle devient la plus jeune auteure tahitienne publiée. Mutismes, comme le titre l’indique, explore les silences et les non-dits qui taisent les souffrances de la population polynésienne.

En 2016, Titaua Peu publie un second récit, Pina, où, page après page, la violence est déclinée sous toutes ses formes. Le lecteur, on le voit, n’est pas épargné ! Mais doit-il l’être ? Ce serait méconnaître celle qui déclare vouloir casser tous les mythes : celui de la Cythère, celui du polynésien enfant, celui d’un peuple bon. Avant d’ajouter que son écriture s’inspire d’abord d’un désir d’émancipation : politique, idéologique, anticolonialiste. Entre les questions posées par les étudiant.e.s et les lectures de textes de Titaua Peu qui ont été faites, la journée est passée très vite.  A la lumière de ses récits, on la croyait , dans notre auditoire,  farouchement indépendantiste mais elle semble aujourd’hui plus réservée : « Un pays indépendant ? Oui, mais avec une femme à sa tête ! ». Elle nous a également fait part de ses préoccupations environnementales : à Tahiti, les plages sont souvent privatisées, dans l’indifférence la plus totale à l’égard de la préservation du littoral. Dans son prochain roman, un roman dystopique dont l’écriture est en cours, il sera question, nous dit-elle, d’atolls effondrés libérant des substances radioactives, d’un petit groupe de mercenaires farouches... 2003, 2016…

Si Titaua Peu publie un roman tous les treize ans, il faudrait donc attendre 2029 ! Eh bien, nous attendrons, car cette romancière des antipodes, par son amour pour la vie, « la vie pleine de fautes, mais la vie quand même, et surtout », a, pour sûr, éveillé à la lecture nos étudiant.e.s ! Et merci à nos documentalistes.    

Jacques Keryell, professeur de culture générale