Polina intra muros
Vivre entre deux mondes, entre deux langues, il y a plus confortable comme situation, surtout quand on est enfant. C'est ce malaise précoce, tissé de moments de solitude, de ruses et de compromis mais aussi de petits bonheurs inattendus qu'a voulu explorer la jeune romancière franco-russe, Polina Panassenko, lors de sa rencontre, le 19 avril, d'abord avec nos étudiants de deuxième année de BTS Mode puis avec les lycéens de la Seconde 4.
Son roman, Tenir sa langue, lus par les uns et les autres, se nourrit d'expériences tirées du réel, du sien. Son héroïne, Polina, porte donc le même prénom que son auteure, un peu comme le Marcel de A la Recherche du temps perdu, troublant et interrogeant ainsi la frontière entre fiction et réel.
Les frontières, Polina Panassenko, Polina la sportive, les a souvent franchies, elle qui est aussi traductrice, elle qui semble se méfier de toute réduction à une identité, de toute idéalisation d'un lieu ou d'un temps, au détriment d'un autre lieu ou d'un autre temps. Elle qui aime les haïkaï et leurs vastes marges immaculées. N’'avons-nous pas cru en reconnaître un, glissé dans le tout-courant narratif d'une page de Tenir sa langue ? : « Un peu plus loin, un grand paquet de chips déchiré, l'eau de pluie brille dans ses plis argentés. » Poésie de l'infra-ordinaire, aurait dit Perec.
Une dernière chose encore : bien qu'il fasse -ou parce qu'il fait la part belle aux épisodes de deuils (deuil de la mère puis du grand-père) Tenir sa langue honore avant tout la vie. Si jamais vous croisez le beau regard clair, rêveur mais pas trop, espiègle assurément, de Polina Panassenko, pensez à cet acte de foi de Balzac : « Je fais partie de l'opposition qui s'appelle la vie. » Le ciel maussade de ce 19 avril, ciel brestois s'il en est, n'a pas eu raison de notre visiteuse. Etudiants et lycéens vont guetter la sortie de son prochain opus, un lien s'est créé, délicat et fort comme les liens qui comptent vraiment.
Merci à Caroline Le Berre, notre documentaliste, et à Mathilde Denoël, animatrice culturelle à l'association Rhizomes, qui ont permis la tenue ce cette rencontre et qui y ont participé, aux côtés de Jacques Keryell puis de Muriel David.
Jacques Keryell Professeur de lettres LGT Jules Lesven
Polina Panassenko (second rang, au centre, en bleu, près de Mathilde Denoël et de Jacques Keryell).
Photo prise par Caroline Le Berre au CDI
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